张律师欢迎您的访问。
BOULE DE SUIF - 3
Il y avait cependant quelque chose dans l'air, quelque chose de subtil et
d'inconnu, une atmosphère étrangère intolérable, comme une odeur répandue,
l'odeur de l'invasion. Elle emplissait les demeures et les places publiques,
changeait le goût des aliments, donnait l'impression d'être en voyage, très
loin, chez des tribus barbares et dangereuses.
Les vainqueurs exigeaient de l'argent, beaucoup d'argent. Les habitants payaient
toujours; ils étaient riches d'ailleurs. Mais plus un négociant normand devient
opulent et plus il souffre de tout sacrifice, de toute parcelle de sa fortune
qu'il voit passer aux mains d'un autre.
Cependant, à deux ou trois lieues sous la ville, en suivant le cours de la
rivière, vers Croisset, Dieppedalle ou Biessart, les mariniers et les pêcheurs
ramenaient souvent du fond de l'eau quelque cadavre d'Allemand gonflé dans son
uniforme, tué d'un coup de couteau ou de savate, la tête écrasée par une pierre,
ou jeté à l'eau d'une poussée du haut d'un pont. Les vases du fleuve
ensevelissaient ces vengeances obscures, sauvages et légitimes, héroïsmes
inconnus, attaques muettes, plus périlleuses que les batailles au grand jour et
sans le retentissement de la gloire.
Car la haine de l'Étranger arme toujours quelques Intrépides prêts à mourir pour
une Idée.
Enfin, comme les envahisseurs, bien qu'assujétissant la ville à leur inflexible
discipline, n'avaient accompli aucune des horreurs que la renommée leur faisait
commettre tout le long de leur marche triomphale, on s'enhardit, et le besoin du
négoce travailla de nouveau le coeur des commerçants du pays. Quelques-uns
avaient de gros intérêts engagés au Havre que l'armée française occupait, et ils
voulurent tenter de gagner ce port en allant par terre à Dieppe où ils
s'embarqueraient.
On employa l'influence des officiers allemands dont on avait fait la
connaissance, et une autorisation de départ fut obtenue du général en chef.
Donc, une grande diligence à quatre chevaux ayant été retenue pour ce voyage, et
dix personnes s'étant fait inscrire chez le voiturier, on résolut de partir un
mardi matin, avant le jour, pour éviter tout rassemblement.
Depuis quelque temps déjà la gelée avait durci la terre, et le lundi, vers trois
heures, de gros nuages noirs venant du Nord apportèrent la neige qui tomba sans
interruption pendant toute la soirée et toute la nuit.
A quatre heures et demie du matin, les voyageurs se réunirent dans la cour de
l'Hôtel de Normandie, où l'on devait monter en voiture.
Ils étaient encore pleins de sommeil, et grelottaient de froid sous leurs
couvertures. On se voyait mal dans l'obscurité; et l'entassement des lourds
vêtements d'hiver faisait ressembler tous ces corps à des curés obèses avec
leurs longues soutanes. Mais deux hommes se reconnurent, un troisième les aborda,
ils causèrent:—«J'emmène ma femme,»—dit l'un.—«J'en fais autant.»—«Et moi
aussi.»—Le premier ajouta:—«Nous ne reviendrons pas à Rouen, et si les Prussiens
approchent du Havre nous gagnerons l'Angleterre.»—Tous avaient les mêmes projets,
étant de complexion semblable.
Cependant on n'attelait pas la voiture. Une petite lanterne, que portait un
valet d'écurie, sortait de temps à autre d'une porte obscure pour disparaître
immédiatement dans une autre. Des pieds de chevaux frappaient la terre, amortis
par le fumier des litières, et une voix d'homme parlant aux bêtes et jurant
s'entendait au fond du bâtiment. Un léger murmure de grelots annonça qu'on
maniait les harnais; ce murmure devint bientôt un frémissement clair et continu,
rythmé par le mouvement de l'animal, s'arrêtant parfois, puis reprenant dans une
brusque secousse qu'accompagnait le bruit mat d'un sabot ferré battant le sol.
《论语》中英法对照
小王子中英法对照
羊脂球 Ball of Fat
Boule de Suif 4 基因表达 人事经理的转基因工程 标点符号的用法
张律师感谢您的访问。